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Zubiaux et compagnie
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11 juin 2008

Mes mémoires....

Ca y est, le mémoire est rendu depuis 10 jours, il est soutenu depuis ce matin...

C'est une belle page qui se tourne, ce fut un long mais fructueux travail de recherche, de lecture, de patience, d'écoute et d'écriture.

Je vais enfin pouvoir reprendre une vie plus sereine, reprendre un peu le chemin de la couture et très bientôt celui des vacances.
D'ici là, je vous laisse avec l'introduction de ce fameux mémoire qui donne l'ampleur de ce que nous avons cherché à montrer.  (je vous épargne les 67 autres pages....).  Je ne me rend même plus compte si c'est intéressant ou pas... Au moins, je fais mon travail, de promotion.

Bonne lecture aux plus courageux...


Introduction :

L’école apprend aux élèves de cycle 2 à lire.

Pour cela, nous enseignons des techniques de déchiffrage, d’assemblage de sons, de combinaisons de phonèmes. Par des méthodes et des techniques nous savons aujourd’hui enseigner de manière plus ou moins experte la lecture aux enfants entre 5 et 7 ans.

Pourtant, cet enseignement bien que fondamentalement nécessaire dans l’acquisition de la lecture n’est pas suffisant pour former un enfant lecteur. Comme le dit Raymond Queneau : «Il ne s'agit pas seulement d'apprendre à lire. Le but à atteindre, c'est de former des lecteurs. Des enfants lecteurs, qui continueront à lire quand ils seront adultes et donneront à leurs propres enfants l'envie de lire. Le but à atteindre n'est pas de réussir le contrôle du lendemain.» [1]


Apprendre à lire comme cela est pratiqué dans les classes aujourd’hui n’est pas suffisant. Nous avons observé malheureusement encore trop souvent un apprentissage du mécanisme pur, par des lectures vidées de leur sens, par une évaluation de la compréhension à l’aide de QCM ou de questions fermées. Les élèves ne rencontrent alors presque jamais de vrais textes se contentant des petites « phrases types » illustrant la leçon du jour.

Le risque de cette pratique courante et très souvent observée est d’associer la lecture à une activité purement scolaire. Une activité rébarbative qui n’apporte pas tant à l’élève qu’à l’enseignant.

Parfois, la lecture se fait source d’étude de la langue. On découvre à travers elle le vocabulaire, la conjugaison, les règles de grammaire. En contexte, il est alors plus aisé de comprendre l’application et le fonctionnement des règles de la langue française. Pourtant, encore une fois, cette vision bien que nécessaire n’est pas suffisante.

En donnant aux élèves une autre vision de la lecture, une vision de plaisir, nous voulons faire naître chez l’enfant une nouvelle dimension. Un livre, ce n’est pas seulement le manuel de la classe à lire à voix haute, c’est d’abord un outil d’ouverture et de culture. Lire une histoire permet à l’enfant de s’identifier au héros, à l’auteur, de s’échapper de la réalité, de s’inventer un imaginaire. Nous ne devons pas priver les jeunes enfants de cette dimension.

Nous avons cette mission, nous, enseignants et éducateurs, d’enseigner aux enfants non seulement des techniques mais également des attitudes. L’attitude de lecteur n’est pas innée, elle peut s’apprendre. Nous devons pour cela suivre non seulement les indications données par les orientations des programmes mais nous pouvons également nous inspirer de ceux qui déjà, agissent sur le terrain : des auteurs experts, des chercheurs innovants, des bénévoles, des passionnés…

Développer le plaisir de lire, n’est pas en effet une problématique inerte. De nombreuses personnes ont déjà tenté d’apporter leur pierre à l’édifice.

 Un éditeur inventif : Vincent Safrat, fondateur de « Lire c’est partir », une maison d’édition à but non lucratif qui propose aux jeunes un choix de livres et d’albums pour un prix minimum (0,70 euros par exemplaire). L’objectif annoncé, « est de faire entrer des livres dans les foyers où ils sont absents. ». L’éditeur ajoute même « Chaque enfant a le droit de posséder un livre. » [2]

 Une association : « Lire et faire lire » [3] fondée par l’écrivain engagé Alexandre Jardin est née d’une action menée à Brest dans les années 1990. L’association cherche à prévenir l’illettrisme dès les premières années de scolarisation en misant sur le développement du goût de la lecture pour redonner aux élèves un projet de lecteur.

D’autres initiatives de ce genre peuvent être citées. Cependant, puisque l’apprentissage de la lecture se fait à l’école, il nous semble primordial aujourd’hui d’agir dans les classes pour aider nos élèves à conquérir la lecture et découvrir le plaisir qui en découle.

 Les dispositifs que nous proposons vont, nous l’espérons, motiver ces élèves à se familiariser avec les livres, à ne plus voir en eux seulement un condensé de réponses pour le questionnaire distribué mais une source d’histoires, d’aventures, d’émotions pouvant être partagées.

Voyons comment à notre façon, nous pouvons mettre en place ces dispositifs.

Voyons comment susciter, chez les enfants, le goût de lire.

 

Dans ce dessein, nous posons trois hypothèses que nous allons expérimenter dans les trois cycles de l’école primaire :

* Les enfants peuvent se donner l’envie de lire mutuellement

* L’enseignant peut donner l’envie de lire à ses élèves.

* Les dispositifs que l’enseignant va mettre en place dans sa classe peuvent susciter l’envie de lire.

Nous verrons dans un premier temps l’intérêt que les documents officiels accordent à la lecture, et combien il est important pour tout enseignant de donner à ses élèves un projet de lecteur veillant ainsi à lutter contre l’illettrisme. Après avoir vu quelles mises en place nous pouvions faire, nous analyserons nos expérimentations au regard des chercheurs sur lesquels nous nous appuyons tout au long de notre travail.

Dans notre attitude de recherche, n’oublions pas « qu’il n’existe pas aujourd’hui en sciences humaines d’acquis théoriques dont la maîtrise suffirait pour enseigner efficacement » et « qu’une partie des connaissances théoriques sont fragiles, peu sujettes à la vérification strictement expérimentale. » [4] Notons que ces variations entre la théorie et la pratique s’ancrent également dans les différents contextes de classe et modes de travail des enseignants. Il ne faut pas négliger également un paramètre important : le maître, par sa propre motivation, l’engouement dont il fait preuve en présentant ces activités de lecture, va influer sur l’enthousiasme et l’intérêt des élèves.

À ce titre, nous emprunterons la posture du chercheur, qui avance dans sa recherche en revenant sans cesse en arrière, ne considérant pas tout comme acquis mais procédant par ruptures et par tâtonnements.

 


 

[1] Revue Lire, Raymond QUENEAU, cité par Sylvaine OLIVE, novembre 2003

 

[2] http://www.lirecestpartir.fr

 

[3] http://www.lireetfairelire.org/LFL/

 

[4] La pratique pédagogique entre l’improvisation réglée et le bricolage, Philippe PERRENOUD, Education & Recherche, n°2, 1983

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Commentaires
L
Très interessant! je lirais bien la suite :p
R
Alors, là, moi aussi .... ça m'a bcp intéressé même si je ne suis pas encore confrontée au sujet : mon aîné a tout juste 3ans et 1/2.<br /> et en plus, tu as un style très agréable !
F
Et si ça nous a intéressé, on fait comment pour lire la suite? Car ça m'a intéressé....<br /> J'espère que la soutenance orale c'est bien passée!<br /> Bises
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